Dans l'Athènes antique, Socrate (Ve siècle av. J.-C.) se distinguait des Sophistes – littéralement « les plus sages », qui se présentaient comme des maîtres à penser et des professionnels de la rhétorique – en donnant ses leçons sans contrepartie financière, gratuitement. Plus tard, le philosophe Baruch Spinoza (1632-1677), pour préserver son entière liberté d'expression, préféra continuer de gagner sa vie comme opticien plutôt que d'accepter une chaire prestigieuse à l'université. Au rebours, aujourd'hui, professeurs et chercheurs sont des gens de métier et, en France, le plus souvent, des fonctionnaires employés par l'État.
La connaissance n'est pas une marchandise et les États qui rémunèrent les enseignants ne leur versent d’ailleurs pas un salaire, ils leur servent un traitement. Le traitement rétribue une œuvre qui a un sens, il ne règle pas la facture d’un produit représentant simplement une quantité déterminée de travail. Les enseignants accomplissent effectivement ce qu'on appelle un service : tant de classes ou de travaux dirigés et tant d'heures de cours, pour la préparation desquels le temps nécessaire – de lecture et d'écriture, de correction des travaux des élèves ou des étudiants – n’est pas quantifié. Par ailleurs, lorsqu'ils sont reconnus par leurs pairs ou qu'ils ont été lauréats d'un concours de recrutement, ils sont titulaires de leur poste et employés à vie.
Le droit à la liberté d'expression des enseignants est ainsi rendu possible et garanti par leur indépendance financière et celle des institutions auxquelles ils appartiennent.
À débattre
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